La posture en méditation
Qu’appelle-t-on posture en méditation ?
S’agit-il de la manière de s’asseoir ou de se positionner dans l’espace ou d’une attitude intérieure permettant de s’intérioriser ?
Pour y répondre, il est fondamental de comprendre la notion d’interdépendance corps-esprit : comment la posture physique impacte la posture psychique et réciproquement. Le stress induit un esprit tendu et un corps crispé tandis que le calme induit un esprit serein et un corps souple.
Dans les enseignements traditionnels, le corps a son importance pour un bon équilibre de l’esprit, ce qui a été trop longtemps oublié en Europe.
La pratique de la pleine conscience -notamment- le réintègre à sa juste place car la posture concerne aussi bien le corporel que le psychique.
Définition : au sens propre, il s’agit de la position, de la tenue, du maintien du corps et au sens figuré de l’attitude plutôt morale d’une personne ou d’une situation (« être en mauvaise posture »).
Les vertus de la posture
Une bonne posture consiste à s’ancrer dans la Terre et à se relier au Ciel. Elle peut alors aider à avoir une meilleure respiration qui amènera à se sentir mieux physiquement. Avec du temps et un effort conscient, les bienfaits seront alors notables.
Yoga
Faisons un détour par le yoga comme nous pourrions évoquer les pratiques pluri-millénaires de Qi qong, Tai Chi… En effet, dans diverses traditions, en particulier en Asie, on ne sépare pas le corps et l’esprit. Les mouvements corporels sont un préalable pour préparer l’esprit. On détend les muscles, on les étire et s’entraîne physiquement avant l’assise méditative en statique. En yoga, on parle de posture ou « asana ».
Āsana est un terme sanskrit désignant une posture ou un exercice corporel et se traduit littéralement par « le fait de s’asseoir » ou par « la manière d’être assis ». Āsana renvoie à une position favorisant la concentration préalable à la méditation « samadhi » terme utilisé dans la philosophie indienne et bouddhiste et qui désigne la concentration pleine de l’esprit et l’accomplissement dans l’éveil.
Il existe des postures dites dynamiques pour entretenir le corps et des postures dites statiques pratiquées en méditation.
En méditation de pleine conscience, il existe différentes positions pour pratiquer :
# La position allongée : elle amène la détente mais pose le problème de la torpeur, voire de l’endormissement.
# La posture assise : elle se pratique en tailleur, en lotus sur un zafu ou coussin dur, sur un banc, tabouret, chaise à dossier droit.
# La position debout : elle est utilisée à travers la posture dite de la montagne et pour des méditations en mouvement, comme la marche.
Ce qui constitue la posture en méditation :
* La symétrie : elle permet de limiter les tensions et c’est là que l’esprit peut s’apaiser.
* La verticalité : il ne s’agit pas de se crisper mais de trouver l’équilibre entre un dos droit érigé vers le ciel et la détente.
* La stabilité : cette solidité nous permet de nous reposer sur nos appuis et alors de mobiliser notre attention.
* La position des mains : on parle de mudras ou positions des mains qui influencent directement notre état d’esprit.
* Les yeux : selon les enseignements, on préconise de la garder mi-clos pour conserver un accès au monde ou de les fermer pour mieux s’intérioriser. A expérimenter.
* Le non-effort : il s’agit d’adopter l’ensemble de ces conseils sans rien forcer, en trouvant l’équilibre juste, ce qui imprégnera alors également notre état d’esprit.
Le plus important est d’expérimenter ces différentes postures et de les pratiquer selon la condition physique et mentale. Ne pas hésiter à effectuer des étirements avant et après une assise un peu longue.
Notre posture nous permet donc de nous recentrer, de nous unifier, de nous rassembler si nous étions dispersé, de nous engager dans le moment présent, de nous ancrer et de libérer certains aspects pesants de notre existence.
Enfin, étant donné nos modes de vie sédentaires, il va sans dire qu’une pratique sportive complètera celle qui consiste à s’asseoir pour méditer.
Mais attention : à trop se focaliser sur la « bonne » posture, on peut en venir à rater l’essentiel. La posture est aidante, mais ce n’est pas un but ! Rappelons nous le viel adage : « Quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt. » D’une certaine manière la posture est le doigt, la méditation la Lune.
Bibliographie :
S’asseoir tout simplement, l’art de la méditation zen d’Eric Rommeluère, Points, Sagesses
Pratique de la méditation, Fabrice Midal, Le livre de Poche
Approches de la méditation, Arnaud Desjardins, La Table ronde, Pocket