Une chronique à lire debout N°3
Par le docteur Yannick Guillodo
Edito.
S’il suffisait de regarder les arbres, même en ville ? L’urbanisation est présentée comme une menace pour le bien-être, mais profiter des espaces verts urbains, se balader dans un parc, bref passer du temps dans des environnements plus naturels est bénéfique pour notre santé physique et psychologique selon cette étude (cliquez ici).
La relation entre espaces verts et bien-être semble réelle pour une durée hebdomadaire de 2 heures de contact avec la nature, seuil en dessous duquel le temps passé dans des espaces naturels serait insuffisant pour produire des bienfaits significatifs (un argument supplémentaire pour préserver les espaces naturels des villes par des politiques de protection et de promotion des espaces verts urbains). « Un coup de blues », le moral en baisse, allez marcher dans un parc proche de chez vous ou de votre lieu de travail. Le double bonus santé (bien-être et lutte contre l’inactivité physique) s’obtient donc en marchant, tous les jours, 20 à 30 minutes dans un parc.
Le saviez-vous ?
Le Royaume-Uni vient de créer une nouvelle organisation gouvernementale exclusivement axée sur la promotion du vélo et de la marche avec un budget de 2 milliards de livres, sur les cinq prochaines années.
Activité physique et santé
Pourquoi 10 000 pas ? L’OMS , dans ses recommandations de bonne santé, préconise 30 minutes de marche par jour ou 10 000 pas quotidiens . Or si l’on marche 30 minutes, on fait environ 3500 à 4000 pas. Où sont les 6000 à 6500 pas restants ? En fait, il s’agit de 6000 à 6500 pas dit « bougés » ; c’est l’accumulation quotidienne de tous les pas, lorsque nous ne sommes pas sédentaires, c’est-à-dire assis. Donc 10 000 pas seraient la somme des 6500 pas « bougés » et 3500 pas « marchés ». La « création » des 10 000 pas prend son origine au Japon, en 1964, lors des jeux olympiques de Tokyo.
Pour la petite histoire, dans le but de faire parler d’elle, la firme « Yamasa corporation » avait ́créé un podomètre dans le but d‘inciter les japonais à marcher quotidiennement ; le chiffre de 10 000 pas ayant été choisi arbitrairement. Le comble de l’histoire c’est que ce seuil n’a jamais été scientifiquement validé alors que les 30 minutes de marche l’ont été. En fait, les recommandations actuelles sont aux alentours de 6 à 7 000 pas quotidiens. Globalement il existe une efficacité, pour la santé, à partir de 5000 pas par jour en sachant que la vitesse de marche n’a pas ou peu d’influence.
Existe-t-il un sport plus efficace pour la santé ?
Cette étude (cliquez ici) avance quelques avantages au jogging et au football, sports cités comme les plus bénéfiques pour la santé. Mais en fait ce sont surtout les preuves, des avantages pour la santé, des autres disciplines sportives qui sont peu concluantes. Les données sur les bienfaits pour la santé de différents sports sont généralement faibles du fait des méthodologies et qualités médiocres des études.
Donc il n’existe pas un sport supérieur aux autres pour son bénéfice santé. Donc varions, si possible, nos activités sportives.
Pour finir
Non aux régimes mais diminuons la « malbouffe ». Les preuves s’accumulent contre la « malbouffe ». Plus la transformation d’un aliment, d’un plat alimentaire est importante, moins la qualité nutritionnelle l’est car trop riche en calories, sel, sucres, graisses saturées, additifs (colorants, conservateurs, anti-oxygène, agents de texture) et insuffisant en fibres, céréales complètes, fruits et légumes. On sait aujourd’hui que les maladies non transmissibles (cancers, maladies cardio et cérébro-vasculaires, diabète de type 2, etc.) sont associées à la consommation d’aliments ultra-transformés.
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Comme pour le tabac et l’alcool, l’éducation et la prévention sont à privilégier. Cette étude suggère une contribution de santé publique, terme préférable à taxe comportementale, sur ces aliments transformés, mauvais pour la santé.
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