[Dans l’oeil de…] Docteur François Duforez
Article initialement publié sur le site internet d’Apivia
le vendredi 20 novembre 2020
Le Docteur François Duforez, directeur de l’Institut European Sleep Center et spécialiste du sommeil et du sport, nous ouvre les yeux sur le sommeil des marins, dont celui de Charlie Dalin à bord d’APIVIA. Passionnant !
Est-ce que le sommeil est, de base, différent en mer qu’à terre ?
Docteur François Duforez : Oui, il est important de rappeler que c’est du sommeil de mer, pas du sommeil de terre. Le sommeil de mer se rapproche de plus en plus, c’est un peu caricatural, du sommeil des mammifères marins. Les marins vont dormir en moyenne entre 3 et 5 heures par 24 heures, sachant que le corps et le cerveau vont beaucoup s’adapter aux conditions de course et de météo. Ainsi, sous l’effet du stress comme le passage du Cap Finisterre avec son trafic maritime, la gestion des alarmes, etc., les marins vont rester éveillés. Ils peuvent tenir comme cela pendant 36 heures de veille et dans une situation compliquée, ils peuvent donc ne pas dormir du tout… C’est ce qui est arrivé à partir du 2e/3e jour pour Charlie sur APIVIA.
Existe-t-il de fait, plusieurs types de sommeil lorsque l’on est à bord d’un IMOCA dans le cadre du Vendée Globe ?
Est-ce que le sommeil est, de base, différent en mer qu’à terre ?
Docteur François Duforez : Oui, il est important de rappeler que c’est du sommeil de mer, pas du sommeil de terre. Le sommeil de mer se rapproche de plus en plus, c’est un peu caricatural, du sommeil des mammifères marins. Les marins vont dormir en moyenne entre 3 et 5 heures par 24 heures, sachant que le corps et le cerveau vont beaucoup s’adapter aux conditions de course et de météo. Ainsi, sous l’effet du stress comme le passage du Cap Finisterre avec son trafic maritime, la gestion des alarmes, etc., les marins vont rester éveillés. Ils peuvent tenir comme cela pendant 36 heures de veille et dans une situation compliquée, ils peuvent donc ne pas dormir du tout… C’est ce qui est arrivé à partir du 2e/3e jour pour Charlie sur APIVIA.
Existe-t-il de fait, plusieurs types de sommeil lorsque l’on est à bord d’un IMOCA dans le cadre du Vendée Globe ?
DFD : L’expérience nous montre qu’il peut y avoir trois types de sommeil. Il y a tout d’abord le sommeil de luxe, qui représente un cycle entier de sommeil. Il comprend du sommeil profond et du sommeil paradoxal, qui est un sommeil nécessaire à la récupération physique et mentale. Ce sont des cycles génétiques avec des personnes qui peuvent dormir 2h00 ou 1h15… En moyenne, c’est 1h30. L’idée est donc de savoir, avant qu’ils ne partent, quelle est la durée génétique d’un de leur cycle. Le grand luxe, c’est de pouvoir faire deux cycles de suite, soit dormir trois heures. Sachant que c’est plus récupérateur quand il fait nuit, soit en phase d’obscurité. C’est un type de sommeil que l’on peut avoir quand les situations sont stables, que le pilote automatique fait son travail et qu’il n’y a pas d’urgence à réfléchir sur les cartes ou la stratégie.
DFD : Là, elle ne dépend pas des marins… Ils sont en telle dette de sommeil que le cerveau a besoin de classer ses informations, les émotions… Alors, ils vont rêver, alors qu’ils sont éveillés. Là, c’est une situation à risques car on ne sait plus si on est éveillé ou pas… On est totalement déconnecté de la réalité et on peut interpeller un équipier imaginaire, voir un autre bateau ou la terre, parler à sa femme…
DFD : Dans le cadre du Vendée Globe, ils vont être, à un moment ou un autre, tous en déficit chronique de sommeil. Et le gagnant, en termes de fatigue, sera celui qui sera le meilleur gestionnaire de la dette. La stratégie à mieux se connaître au niveau de son sommeil est importante et adapter ses caractéristiques génétiques de type de dormeur à l’environnement est primordial. Après, en fonction des situations météo et de l’humain, c’est avoir cette capacité d’adaptation et la possibilité de s’adapter et de dormir le plus vite possible dans les meilleures conditions. Michel Desjoyeaux et Loïck Peyron, que l’on ne présente plus, disent : « Dès que tu peux, tu dors ».
Contact
140 Avenue Jean Lolive
93500 Pantin
Tél : 01 49 96 98 98
93500 Pantin
Tél : 01 49 96 98 98