Réflexions médicales pour l’ouverture des salles de sport.
Par le docteur Yannick Guillodo
On s’en doutait, mais une étude scientifique est plus démonstrative, la sévérité de la Covid- 19 n’échappe pas à la capacité physique du patient. La capacité d’exercice maximale est indépendamment et inversement associée à la probabilité d’hospitalisation due à la Covid-19.
Ces données montrent, une fois de plus, la relation importante entre la condition cardio respiratoire et les conséquences pour la santé (ici une nouvelle infection virale).
Voir l’article de Science direct « La capacité d’exercice maximale est inversement liée à l’hospitalisation secondaire à la maladie à coronavirus 2019 »
On sait que la capacité physique des personnes va encore diminuer avec ce 2ème confinement puisqu’une majorité de français déclaraient une diminution de leur activité physique et une augmentation de leur sédentarité, lors du 1er confinement.
Voir « l’etido confinement » de Y.Guillodo
Certes, il est trop tard pour une réelle prévention primaire. Mais on ne connait pas la durée de cette exposition au virus Sars CoV2 (plusieurs mois probablement). Par la fermeture des salles de sport, allons-nous augmenter la sédentarité, l’inactivité physique et diminuer la capacité physique salvatrice des sujets et, par le fait, prendre le risque d’alourdir la charge hospitalière ?
Le port du masque pour pratiquer une activité physique, même intense, n’a aucun effet néfaste
On pouvait craindre que la pratique d’une activité physique ou sportive ne soit pas compatible avec le port du masque. Une publication récente démontre, sans ambigüité, l’inverse. Le port du masque pour pratiquer une activité physique, même intense, n’a aucun effet néfaste.
Voir l’étude MDPI « Le port de masques chirurgicaux jetables ou en tissu n’a aucun effet sur les performances physiques »
Les médecins doivent toujours évaluer les bénéfices, risques, pour chaque situation et pour chaque patient. Le Sars Cov2 nous impose les prudences individuelle et collective pour enrayer autant que faire ce peu cette pandémie, soulager notre système sanitaire. Les risques sont importants et nous les mesurons. Mais à l’image de l’école, il est tout à fait possible, d’aménager, dans les salles de sport, les espaces dédiés au cours ou pratique collective et faire respecter tous les gestes barrières.
L’automne et l’hiver ne sont pas des saisons de grandes activités physiques surtout pour les sujets peu sportifs, le confinement aggrave les facteurs de risque que sont la sédentarité et l’inactivité physique, agissons dès maintenant, autorisons l’ouverture des salles de sport, sous conditions strictes, pour donner une possibilité, à nos concitoyens, d’améliorer leur santé physique et psychique.
docteur.guillodo@gmail.com
Le 7/11/2020